abrogation de la loi Debré

Publié le par Libre Pensée de Tarn et Garonne

 

 


COMMUNIQUE DE PRESSE –

 

 

Pour l’abrogation de la loi Debré :

L’union laïque est en marche

 

 

A l’initiative de la Fédération nationale de la Libre Pensée, s’est tenu un meeting laïque régional, le 7 décembre 2012, à la Bourse du Travail de Paris. Placé sous la Présidence de Marc Blondel, la salle de spectacle était pleine de 250 participants. C’était l’affluence des grands jours.

 

Un public composé de libres penseurs, de militants laïques de Laïcité-Liberté, du Mouvement Europe et Laïcité, du Comité-Laïcité-République, de membres du Grand Orient de France, des syndicalistes de toutes tendances, CGT-FOCGTFSUUNSA et aussi des militants du PRG, du PG, du POI, du PS, du PCF et anarchistes, se côtoyaient fraternellement pour la même cause.

 

Gabriel Gaudy, Secrétaire général de l’Union Régionale d’Île-de-France des syndicats Force Ouvrière prenait la parole le premier : « C’est avec une immense joie que j’ai le plaisir, en tant que syndicaliste et libre penseur, de vous accueillir dans cette salle rénovée de la Bourse du Travail. Cette salle a connu de grands moments dans l’histoire syndicale de la Capitale. Des assemblées générales de syndiqués, de grévistes, de combattants de ce que nous appelons la lutte de classe et qu’Anatole France, un grand libre penseur, appelait « la mêlée sociale »…

 

Ce bâtiment fut construit en 1919, il était le siège de l’Union des Coopératives, il a abrité aussi la Coopérative de la Verrerie d’Albi où Jean Jaurès s’est tant investi dans sa défense. Puis, il devint l’annexe de la Bourse du Travail de la rue du Château d’eau….

 

Vous êtes réunis aujourd’hui ici, venus de tous les départements d’Île-de-France, à l’appel de la Libre Pensée, pour défendre l’absolue liberté de conscience incarnée par la grande loi de Séparation des Églises et de l’État du 9 décembre 1905. Cette loi précisait législativement que « La République ne reconnaît, ne salarie ne subventionne aucun culte ».

 

Contre ce principe républicain laïque, la Vème République a décidé de faire voter  la loi Debré du 31 décembre 1959. Depuis, des milliards et des milliards, chaque année,  sont volés à l’École de la République laïque pour le plus grand profit de l’enseignement privé catholique.

 

Cette violation de l’Histoire démocratique, laïque et sociale de notre pays, il faut la dénoncer sans trêve, ni répit ; toujours avec plus de force et de vigueur. Il ne faut jamais oublier l’histoire des combats de nos aînés pour le triomphe des principes d’Égalité, d’Instruction, de Liberté  et d’Émancipation. »

 

Puis Quentin Dauphiné, pour la revue Émancipation, rappelait l’histoire militante de cette revue pédagogique qui a tant contribué à l’éveil des consciences dans le monde enseignant. Les militants d’Émancipation, poursuivant légitimement le travail ancien de l’École Émancipée, n’ont jamais cessé de combattre les lois antilaïques et d’exiger leur abrogation.

 

Etait lu alors un message de Pascal-Eric Lalmy, Secrétaire national chargé de la laïcité du Parti Radical de Gauche, où il rappelait les combats communs séculaires de la Libre Pensée et du Parti Radical pour l’instauration, puis la défense de la laïcité de l’Ecole et de l’Etat. Il dénonçait le fait incroyable que la Municipalité socialiste d’Argenteuil venait, le 3 décembre 2012, de créer un « Conseil des Cultes » et la mise en place d’une « Journée des spiritualités ». Le Concordat à l’heure de la décentralisation, en quelque sorte.

 

Alain Barbier, de la Fédération de l’Enseignement, de la Recherche et de la Culture-CGT, dénonçait l’étouffement programmé de l’Enseignement public, le détournement des fonds publics pour l’enseignement privé catholique. Il en appelait à la mobilisation la plus large pour la défense de l’Ecole publique et dénonçait ceux qui ne parlent de la laïcité que contre l’Islam, mais oublient tout le reste des atteintes à la laïcité.

 

Un message de Claude Jenet, Secrétaire national du Parti Ouvrier Indépendant était porté à la connaissance du meeting. Après avoir rappelé le contenu du Serment de Vincennesdu 19 juin 1960, il déclarait : « En adressant son fraternel salut et son total soutien aux participants à ce rassemblement, permettez au POI de rappeler les termes du « MANIFESTE » adopté lors de son congrès de fondation en juin 2008 : « Le POI se prononce pour la République une, indivisible et laïque, pour la défense de la laïcité, institutionnelle opposée à toute forme de communautarisme, dans le cadre de la stricte séparation des Églises et de l’État, conformément à la grande loi républicaine du 9 Décembre 1905.En matière scolaire, il agit notamment pour l’application permanente du principe du mouvement ouvrier et démocratique :   Fonds publics à l’École publique, fonds privés à l’école privée ».

 

Philippe Guglielmi, Président d’honneur de Laïcité-Liberté commençait son intervention pour rappeler les liens d’amitiés profonds qui le liaient à la Libre Pensée. En tant qu’Elu local dans la Seine-saint-Denis, il analysait tous les problèmes qui se posaient à lui dans son action quotidienne. Combien de fois avait-il été saisi pour placer des élèves au sein de l’École publique, quand ils avaient été rejetés par l’enseignement privé, car ils faisaient baisser le taux de « réussite » et que cela nuisait à la publicité des écoles cléricales ? Il dénonçait cette duperie honteuse.

 

Un message d’Alexis Corbière, Secrétaire national du Parti de Gauche et Elu parisien était lu « Au Conseil de Paris, avec les autres élus du Front de Gauche, et notamment ma camarade du PG Danielle Simmonet, nous intervenons régulièrement pour dénoncer et refuser tous les contournements de la loi de 1905. A ce titre, chaque année, nous n’acceptons pas que nous subventionnions à Paris avec des fonds publics des associations confessionnelles pour qu’elles gèrent des crèches, c’est le cas pour 16 crèches dites « Loubavitch » ou d’autres catholiques,  vers lesquelles se tournent des familles en raison des défauts du service public municipal…

 

 Nous refusons qu’une confusion, volontairement entretenue, entre le culturel et le cultuel ouvre la porte à une remise en cause à la laïcité tel que cela se prépare avec le futur Institut des cultures de l’Islam. Nous refusons enfin que dans le prochain budget qui va être débattu lundi prochain la dotation accordée aux collèges publics baisse de 1 million d’euros alors que celle qui va être attribuée aux collèges privés va augmenter de 500 000 euros, prétendument au nom du fait qu’il faudrait respecter la loi. Ceci constitue à nos yeux un argument supplémentaire pour refuser de voter ce budget. »

 

Fabienne Bellin du SNES-FSU, empêchée au dernier moment d’intervenir, nous a transmis ce message : « Pour résumer la position du Snes sur le sujet, notre mandat est toujours « fonds publics à l’Ecole publique, fonds privés à l’école privée » et donc cela entre évidemment en contradiction avec la loi Debré.  Les cadeaux au privé et les atteintes multiples à l’École publique, comme en manière plus large, les atteintes à la laïcité justifient pleinement qu’on s’expriment le plus fort et collectivement possible pour les dénoncer et obtenir des reculs : parce qu’au-delà de la loi Debré, on peut citer :


- Les financements illégaux aux investissements d’établissements privés par les collectivités. Le SNES a déposé des recours par le passé, en a gagné, en a perdu. 

 

- Les régions Bretagne et Pays-de-Loire, où nombres de communes n’ont pas d’écoles publiques, la loi Carle.  
 Les suppressions d’emplois moins rudes dans le privé que dans le public  depuis des années.


-  Le statut scolaire d’Alsace Moselle dont on demande l’abrogation. »

 

Après avoir présenté les excuses de Raoul Mercier, Maire adjoint PS dans la Seine-saint-Denis, David Gozlan – Secrétaire général de la Libre Pensée – prenait la parole : « La Fédération Nationale de la Libre Pensée a pris ses responsabilités. Fidèle au serment de Vincennes, elle a manifesté en toutes circonstances et tous lieux son irréductible opposition à cette loi contraire à l'évolution historique de la Nation. La Fédération Nationale de la Libre Pensée s'est engagée dans la lutte sans trêve et sans défaillance jusqu'à son abrogation. La Fédération Nationale de la Libre Pensée a cherché et cherchera à obtenir que l'effort scolaire de la République soit uniquement réservé à l'École de la Nation, espoir de notre jeunesse.

 

La concurrence entre le privé et le public, instaurée par la loi Debré, étouffe l'École républicaine. Ce processus de dizaines d'années de désengagement de l'État, comprenons de détournements de fonds publics vers le privé, a désagrégé le contrat social. Les sables mouvants de l'autonomie des établissements enlisent les capacités d'accueil, la sécurité des établissements et la délivrance des savoirs et connaissances. Signe inquiétant des temps, certains concours voient plus de postes offerts que de candidats. De l'autre côté, les placards dans nos villes, nos métros, nos trains regorgent d'instituts et de boites privés avec  un taux de réussite de 99%.

 

Républicains, militants syndicalistes ou politiques, laïques, la loi Debré peut être abrogée. Elle doit l’être. La campagne pour l'abrogation de la loi Debré n'appartient pas à la Libre Pensée. C'est une campagne publique qu'il faut mener, et ceux qui la mènent en sont les seuls dépositaires. Nous sommes au début d'un mouvement de résistance que nous voulons profond et ancré dans ce pays. Nous voulons la fin des versements publics aux institutions privées et  aux structures religieuses. »

 

Marc Blondel, Président de la Libre Pensée intervenait alors pour rappeler les positions de toujours de la Fédération nationale de la Libre Pensée. Il en appelait à la lutte incessante pour l’abrogation de loi Debré. Il dénonçait la mise en œuvre possible de futurs concordats locaux par l’Acte III de la décentralisation.

 

Les militants de la Libre Pensée diffusaient largement l’Appel pour l’abrogation de la loi Debré. De très nombreuses signatures furent récoltées. Jamais l’expression « Ce n’est qu’un début, le combat continue » n’avait eu autant de sens. L’union laïque est en marche, rien ne pourra l’arrêter désormais.

 

Avec la Libre Pensée,

Agissons ensemble, tous ensemble,

Pour l’abrogation de la loi Debré !

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